QUI ÉTAIT SAINTE CÉCILE ?
La bienheureuse Cécile était une noble romaine, née dans une famille chrétienne de sénateurs au IIème siècle après Jésus-Christ. Mais ce n’est qu’au XIVème siècle d’un orgue a fait son apparition comme symbole iconographique aujourd’hui familier de cette sainte, et ce n’est pas avant la fin du XVIème siècle – lorsque sa ville natale a fondé une académie de musique qui porte son nom – que les célébrations de sainte Cécile sont devenues essentiellement musicales.
POURQUOI CÉCILE A-T-ELLE ÉTÉ CANONISÉE ?
A partir du IVème siècle, Cécile a été surtout honorée comme une sainte femme pour avoir porté une haire sous sa robe de mariée et dit à son mari qu’elle était fiancée à un ange (demandant à en voir la preuve, il a été comblé de roses et de lys par le corps céleste qui l’avait visité). Cécile a été martyrisée entre l’an 176 et l’an 230 après Jésus-Christ, soit sous l’empereur Alexandre Sévère, soit sous l’empereur Marc Aurèle – personne ne semble encore sûr du règne sous lequel elle est morte.
Une chose est pourtant certaine: sa mort a été particulièrement affreuse. Cécile a été enfermée dans un bain surchauffé où elle devait perdre la vie. Après l’échec de cette tentative, puis de trois autres, visant à la décapiter, Cécile a prêché et chanté pendant trois jours jusqu’à ce que, selon les paroles du Conte de la Seconde Nonne de Chaucer, « à moitié morte et le cou tranché, elle y a péri ».
LA PATRONNE DES MUSICIENS
C’est le chant, bien sûr, qui est à l’origine de sa béatification et de sa canonisation: à ses noces déjà, Cécile chantait à Dieu seul en son cœur pendant que les musiciens jouaient. Une erreur de traduction a laissé entendre que Cécile était elle-même en train de jouer de l’orgue – et cette idée est passée à la postérité.
SAINTE CÉCILE DANS LA MUSIQUE
Quelques soient les subtilités de cette histoire pieuse, le culte de Sainte Cécile s’est rapidement développé: on trouve ses reliques à la fois dans l’église qui lui est dédiée dans le quartier du Trastevere, à Rome, et dans la cathédrale du XIème siècle tapissée de mosaïques, à Torcello. Et, après la fondation de l’Académie Sainte-Cécile de Rome en 1594, des célébrations annuelles se sont déroulées dans toute l’Italie, en France et en Angleterre, en la date du 22 novembre, jour dédié à la fête de Sainte Cécile. Les compositeurs Purcell, Haendel et Haydn ont particulièrement mis la Sainte à l’honneur dans leurs œuvres musicales : https://youtu.be/fkxZZFEAkiM?si=jeWDE3sRFsEbyCwV.
Outre ces compositeurs baroques, Sainte Cécile a aussi inspiré Charles Gounod qui a composé en 1865 une messe complète pour fêter la Sainte. Voici le début de cette messe, dont les toutes premières notes semblent empruntées au grégorien : https://youtu.be/98VJZkKqrno?si=s8VVbH-q87RB9xZQ
Toujours au 19ème siècle, d’autres compositeurs comme Liszt, Saint-Saëns, ou Chausson lui ont aussi dédié quelques magnifiques pages de musique à la jonction entre la musique romantique et la musique impressionniste :
Ode à Sainte Cécile de C. Saint-Saëns (1852) : https://youtu.be/7hrA2nu9bkI?si=chI0UNPc-2Wwb7bf
La légende de Sainte Cécile de F. Liszt (1874) : https://youtu.be/VfkpsytbiWk?si=6ta-qJR16uW556Q4
La légende de Sainte Cécile d’E. Chausson (1891) : https://youtu.be/14hKEu5G1DQ?si=54JPtAYvH8oOsthF